Un éleveur anglais aux manettes du plus Un éleveur anglais aux manettes du plus grand festival de rock

Afin d'effacer une ardoise de 6 000 euros, Michael Eavis a créé sur son exploitation, en 1970, le festival de Glastonbury. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus célèbres événements rock de la planète, il attire près de 200 000 personnes chaque année, fin juin, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre.

Malgré une entrée à 200 euros, les emprunts de Michael Eavis atteignent encore 1,6 million d'euros. L'exploitation comme le festival doivent se renouveler. Cet Anglais, qui débute chacune de ses journées par 24 longueurs dans l'eau froide de sa piscine, est de ceux qui ne cherchent pas à éliminer les causes de leurs soucis mais choisissent de cultiver ce qui leur permet de les éviter. L'homme en short par tous les temps se révèle être d'une grande créativité sous ses deux casquettes. Lors du festival, la piscine située sous un hangar devient le système d'alimentation en eau.

La dynamique fonctionne. D'un côté, le directeur musical, sur scène aux côtés de Stevie Wonder pour les 40 ans du festival, a été nommé parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète par le magazine Time en 2009. De l'autre, l'exploitant, toujours actif sur son domaine de 3,6 km2, aime rappeler que son troupeau de 360 holsteins figure parmi les dix meilleurs du Royaume-Uni pour son rendement. Car son premier amour, « après mes enfants et ma femme, ce sont mes vaches ».

CHARITÉ BIEN ORDONNÉE

« J'aime aussi faire la fête ! reconnaît- il volontiers, avec très peu d'alcool et sans drogue. » Le festival maintient à flot son exploitation de 150 ans, héritée de son père et de son grand-père. « C'est grâce à la musique que je suis encore ici, alors que beaucoup autour de moi ont disparu. » Des caisses de Glastonbury, l'exploitant retiendrait 80 000 euros chaque année, somme partagée avec sa fille, devenue cogestionnaire de l'événement, et les cinq autres agriculteurs qui lui louent une partie de leurs terres. Son village, Pilton, dans le comté de Somerset, n'est pas en reste. Il y aurait 125 millions d'euros de retombées pour l'économie locale. Une aubaine malgré l'agitation et le bruit.

Depuis ses origines, la philosophie du festival est de venir en aide aux plus défavorisés : 2,5 millions d'euros, soit l'essentiel des gains, sont versés chaque année à des oeuvres caritatives. Les artistes le savent. Ils sont moins bien payés que partout ailleurs. The Rolling Stones, U2, Bruce Springsteen, Beyoncé, Stromae... y accourent pour la consécration. Cette année, tous les tickets du festival se sont vendus en une heure et vingt minutes.

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